"Les gestionnaires RH sont de plus en plus interrogés sur l’efficacité économique de leurs actions.
Afin de mieux faire connaître l’effort de formation fourni par l’entreprise, des indicateurs supplémentaires peuvent être envisagés en complément des indicateurs réglementaires :
- pourcentage de salariés n’ayant pas bénéficié d’actions de formation depuis au moins deux ans : ce pourcentage permet de vérifier que tous les salariés reçoivent régulièrement une actualisation de leurs compétences.
Au niveau international, il est très difficile de communiquer le coût total de la formation au sein d’un groupe et d’en déduire le pourcentage de la masse salariale qui lui est consacré. En effet, selon les pays et les législations, certains coûts tels que le transport, l’hébergement ne sont pas toujours isolés en comptabilité et ne peuvent être ajoutés au coût de la formation elle-même.
Parallèlement, les indicateurs formation représentent une opportunité intéressante, notamment lorsqu’ils sont liés à un dysfonctionnement grave et coûteux comme l’accident du travail.
En effet, la méthodologie analytique (économétrie) peut permettre de répondre à des questions stratégiques dont « quelles sont les actions de prévention qui réduisent l’accidentalité ? » ou plus spécifiquement « quelle est l’efficacité des actions de formation de type Santé et sécurité au travail (SST) sur l’accidentalité ? »
Ces études, qui valorisent les données du SIRH et du plan de formation de l’entreprise, permettent ainsi d’étudier le lien statistique entre l’investissement en formation (caractérisé par un nombre d’heures formation et par le type d’actions formation suivies) et l’accidentalité (indice de fréquence AT, et/ou taux de fréquence AT).
Le gestionnaire dispose alors d’éléments solides pour orienter son plan de formation selon des critères d’efficacité objectifs.
L’analytique peut également valoriser des données publiques, donc externes à l’entreprise, pour évaluer l’efficacité des actions de formation au niveau sectoriel ou même national.
Par exemple, la septième enquête Conditions de travail (Dares, 2013) quantifie les conditions de travail de près de 34 000 personnes, employées dans différents secteurs économiques en France. Elle fournit ainsi de précieux renseignements sur l’impact des conditions de travail sur l’activité, notamment à travers un recensement des absences, des accidents du travail et des quasi-accidents (accidents ne générant pas de dommages corporels).
Que ce soient pour des études internes de ROI (return on investment, retour sur investissement) formation ou pour des benchmarks sociaux thématiques, l’analytique RH peut ainsi valoriser les données formation."
Ceci est un extrait de la partie Pour aller plus loin rédigé par Guillaume Pertinant de l’ouvrage paru en 2016 aux éditions Studyrama: Les indicateurs RH